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Depuis
quelques années, une nouvelle génération de musiciens
se réapproprie le grand héritage de la musique soul des
60's et 70's pour la remettre au goût du jour. Aucun de ces artistes
n'a encore enregistré plus de trois
albums, leur carrière débute mais déjà se
sont dégagés quelques têtes de file, dont bien sûr
D'Angelo, Me'Shell Ndégeocello ou Erykah Badu.
Mais cette nouvelle vague ressemblerait presque à un cercle fermé,
réservé
à l'excellence et laissant aux autres le R&B plus commercial.
Une des plus brillantes révélations de ces derniers mois
est anglaise : Lynden David Hall. Avec The Other side
(EMI), il confirme tous les espoirs. Il n'est plus un brillant élève
mais un véritable compositeur, interprète et musicien touche-à-tout,
uvrant avec une élégance rare. Privilégiant
les ballades, parfois juste accompagné d'une guitare sèche,
il en profite pour mettre en valeur une voix magnifique, il glisse en
souplesse d'une réminiscence pop (n'étant pas anglais pour
rien), avec le refrain de "Sleeping with Victor", à une
influence new-orléanaise bluesy sur "Where's God" (interrogation
étrangère à n'importe quel soulman américain
dont la foi ignore le doute). Proche de Maxwell par le côté
charmeur, et la façon
toute langoureuse avec laquelle la basse insinue son groove. Magnifique
et subtil.
Après
avoir écrit pour The Roots le succès "You got me",
qu'ils
ont interprété avec Erykah Badu, Jill Scott sort
son premier album Who's
Jill Scott ? (Epic). On est d'emblée frappé par
le charme de sa voix,
voix dont la nonchalance rappelera celle d'
Erykah Badu. Si les
chansons
sont assez personnelles, on regrettera que la production reste un peu
lisse.
Olivier
Cathus
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