Chronique Date : 14 mars 2001 par Olivier Cathus

Maxi-Quaye


Finley Quaye traîne une réputation d'artiste ingérable, bien défoncé sur les bords et au milieu. Sans compter qu'une lointaine parenté avec Tricky, autre artiste allumé au caractère bien trempé, ne fait qu'ajouter de l'eau au moulin des on-dits. Un récent passage à la Maroquinerie, qu'il finit ivre mort sur scène, n'est pas pour redorer son blason.
Pourtant le bonhomme et ses discours ont beau être fumeux, sa musique est lumineuse et Vanguard, son 2ème album, témoigne d'une rare maîtrise. En certains passages, il est même touché par la grace. Passant de tensions électroniques en nonchalances reggae avec une incroyable fluidité, Finley Quaye peut tout oser : détour rock "à la Lou Reed", accès de ska, textes en cut-ups nerveux où transparaissent les obsessions psychotropes de l'auteur ("LSD, PCP, THC" répétés comme un mantra de toxico en manque…). L'instrumentation offre en permanence des surprises et la nervosité des breakbeats y est contrebalancée par les interventions d'une flute, d'une harpe, de belles cordes ou de bonnes vieilles percus afros, sans compter la voix chaude et veloutée de Finley. Maxi Quaye !

 
mise à jour : 07/11/01
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