Maxi-Quaye
Finley Quaye traîne une réputation d'artiste ingérable,
bien défoncé sur les bords et au milieu. Sans compter
qu'une lointaine parenté avec Tricky, autre artiste allumé
au caractère bien trempé, ne fait qu'ajouter de
l'eau au moulin des on-dits. Un récent passage à
la Maroquinerie, qu'il finit ivre mort sur scène, n'est
pas pour redorer son blason.
Pourtant le bonhomme et ses discours ont beau être fumeux,
sa musique est lumineuse et Vanguard, son 2ème
album, témoigne d'une rare maîtrise. En certains
passages, il est même touché par la grace. Passant
de tensions électroniques en nonchalances reggae avec une
incroyable fluidité, Finley Quaye peut tout oser : détour
rock "à la Lou Reed", accès de ska, textes
en cut-ups nerveux où transparaissent les obsessions psychotropes
de l'auteur ("LSD, PCP, THC" répétés
comme un mantra de toxico en manque
). L'instrumentation
offre en permanence des surprises et la nervosité des breakbeats
y est contrebalancée par les interventions d'une flute,
d'une harpe, de belles cordes ou de bonnes vieilles percus afros,
sans compter la voix chaude et veloutée de Finley. Maxi
Quaye !
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