Jacky
Terrasson : Standards de Paris

Alors
que les hommages à Trénet se sont multipliés,
on retrouve, coïncidence (car enregistré avant la
mort du "fou chantant"), son "Que reste-t-il de
nos amours" sur le nouvel album de Jacky Terrason.
Avec ce À Paris (Blue Note), le pianiste
franco-américain offre une lecture jazz d'airs légendaires
de la chanson française (auxquels s'ajoutent quelques compositions
personnelles et le "I love Paris" de Cole Porter). Il
ne pouvait manquer un titre de Trénet dans pareille entreprise
tant il fut un précurseur dans la mise au jazz de la chanson
française. Comme le rappelait Nougaro ces derniers jours,
"c'est lui qui a ouvert la scansion de la langue française
à des rythmes venus des Etats-Unis". Avec les participations
de Leon Parker, Stefano di Battista ou Bireli Lagrene, etc., Terrasson
s'est concentré sur les arrangements pour mieux nous faire
redécouvrir les mélodies de "La vie en rose,
"Ne me quitte pas", "L'aigle noir", ou même
de "La Marseillaise". Une version jazz de l'hymne national
pourra faire râler les grincheux mais l'essai est loin de
la provoc' Gainsbourg. Il est juste (im)pertinent et joyeux, allant
dans le sens de sa réappropration, de la même façon
que l'effervescence du Mondial 98 aura permis celle des couleurs
tricolores. Avec cet album, Jacky Terrason nous fait la démonstration
que d'un standard on ne se lasse jamais.
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