Chronique Date : 01 décembre 2001 par Olivier Cathus

Mantis, l'espace musical en expansion

Alors que l'écoute du For distingué lovers de Régis Ceccarelli allait nous faire maudire Blue Note, sa maison de disques, le Mantis d'Erik Truffaz nous réconcilie avec le label du "Finest in Jazz since 1939".

Si les deux premiers albums d'Erik Truffaz sortis chez Blue Note, avec leur jazz acoustique portés par des rythmiques drum'n bass, étaient ceux de la révélation, Mantis (Blue Note-EMI) peut être considéré comme celui de la maturité. Le trompettiste a laissé son groupe habituel : la paire rythmique Giuliani-Erbetta cède la place à Michel Benita (contrebasse) et Philippe Garcia (batterie), alors que la guitare de Manu Codija déchire les grandes plages de ce disque de quelques fulgurantes traînées électriques. En comparaison, les deux précédents opus apparaissent aujourd'hui étriqués. En effet, sur Mantis, Erik Truffaz a souhaité "laisser de la place au silence, donc à la musique, donc à l'autre…". En témoigne un beau dialogue avec Anouar Brahem, le grand joueur de oud, sur un titre. Signe peut-être de plus d'assurance ou de maîtrise, il sait laisser à l'espace musical le temps de trouver toute son expansion. Et si plane encore l'ombre tutélaire de trompettistes de légende, Miles bien sûr, mais aussi Don Cherry, Erik Truffaz trouve ici toute la voie de son épanouissement.

 

 
mise à jour : 14/03/01
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