le gredin


La Chronique du Dr. Funkathus :

KALAKUTA FUNK 2000


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Le saviez-vous ? Coïncidence dont nous sommes fiers, gredin en yoruba se dit kalakuta. Rendons-donc un méga-hommage à ce génial et grandissime gredin, le fondateur de la République de Kalakuta : le " Black President ", Fela Kuti himself. Fela dont le son n’a pas fini d’enivrer le nouveau millénaire. D’ailleurs, Common lui rend un bel hommage sur son nouvel album Like water for chocolate et convie même Femi à y faire des voix.


And now, Ladies & Gentlemen, Canailles, Kalakutas et Gredins, The Question is : cet an 2000, est-il funk ou est-il pas funk ? Ceci dit, à ceux qui l’implorent, nous préférons ceux qui l’explorent. Ainsi la plus funky des bonnes claques prises n’est rien d’autre que le bien-nommé Voodoo de D’Angelo, un truc comme il n’en arrive pas tous les jours (d’ailleurs il lui a fallu 5 ans pour le pondre). Un truc bien-nommé, vaudou parce qu’envoûtant, funky en diable parce que chaud, moite et sensuel, posé sur des mid-tempos tendus, un truc incroyable, le premier chef d’œuvre du siècle sans doute, la soul de l’an 2000 rien moins. D’Angelo explore. En compagnie d’Ahmir ?uestlove des Roots ou avec les Soulquarians (Jay-Dee, Common, Roy Hargrove, etc…), c’est rien moins que le nouveau son de la Great Black Music qu’ils inventent là. Un Djeuze Grou, un truc frais, juste sorti, avec une " hardiesse de pousse " et des racines qui plongent jusqu’au jazz en tant que pulsation. Trop fort, D’Angelo !


Bonne claque encore que ce " Shakey ground " en ouverture de l’album-retour des Fishbone, du pur, du P. Un truc énorme qui renvoie le petit Beck dans ses tentatives au rang d’aimable garçonnet.
Beck, justement… Certes, c’est cool qu’un type aussi médiatisé que Beck fasse son album " funk " (notez bien les guillemets, j’insiste). Seulement, bonhomme, si t’avais fait un concert de funk qui va avec, ok, mais ce passage au Zénith : foutage de gueule. Sûr que les lumières étaient chiadées et tout bien en place mais ça n’a pas dépassé la popinette ton truc. Une popinette qui oublie de faire tourner les grooves comme il se doit, désolé bonhomme, c’est pas du funk. Au suivant. Et encore un truc : ça lui arracherait la gueule d’être un poil plus chaleureux ? Auquel cas, il faudrait envisager la reconversion en artiste de studio et ne plus s’évertuer à donner de concert. C’est un métier la scène. On peut être brillant comme le Beck et ne pas être foutu de tenir la distance sur les planches, passons.


Il faut remarquer qu’une des influences communes de D’Angelo et Beck est tout simplement l’artiste-arsouille qui vient de reprendre (enfin) son nom de Prince. Et quand va-t-il enfin nous la jouer Phoénix ? Ou, à défaut, à quand le big revival de ces vieux albums ? Remarquez, il a déjà eu " 1999 " ! Et si on remonte un peu les généalogies, encore plus haut, on retrouve l’influence majeure de Prince, influence toujours chez Beck, D’Angelo et les Fishbone (qui reprennent " Everybody is a star " avec Clinton et Rick James) : Sly. Sly dont la musique n’a toujours pas pris une ride. Sly : autre grand kalakuta !


Et alors avec tout ça, Fela, D’Angelo, Fishbone, Prince, Sly, il est pas funky l’an 2000 ?


Dr. Funkathus

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