|
|
Il y a peu en commun entre Ernest Ranglin, Marc Ribot ou Nguyên Lê si ce n'est qu'ils sont guitaristes et qu'ils ont voyagé du jazz vers d'autres univers. Ils se font alors les messagers respectueux des cultures musicales qu'ils explorent, plus guitar-hérauts que guitar-heroes donc. |
Après avoir écumé les studios jamaïcains et été un pionnier du ska et du reggae, après avoir versé dans le jazz, Ernest Ranglin est "In search of the lost riddim" (Palm Pictures-Virgin) : c'est tout naturellement vers l'Afrique et le Sénégal qu'il se tourne. Entouré de musiciens locaux, il enregistre ainsi à Dakar un bel album ressourcé à la musique mandingue où son jeu de guitare en a étonnamment pris le pli.
(Atlantic). Il en reprend donc ici certains morceaux tout en continuant, sur sa guitare électrique, à faire très caractéristiquement du Marc Ribot.
Marc Ribot, avant-gardiste new-yorkais avec les Lounge Lizards and co, accompagnateur "surbooké" (Tom Waits, etc.) a choisi pour son premier album sur une "major" de rendre hommage au compositeur de son cubain Arsenio Rodriguez : "Marc Ribot y los Cubanos Postizos"
que ce sont les solos de Nguyên Lê qui alourdissent parfois l'ensemble.
Nguyen Lê avec "Maghreb & friends" (ACT Music) s'adjoint le gratin des jazzmen européens pour réaliser avec Karim Ziad, batteur de l'Orchestre National de Barbès, un album de fusion orientale. C'est par la force envoutante des rythmiques que la synthèse est réussie entre les interventions des instruments maghrébins (dont le gumbri, la "basse" gnaoui) et celle de nos jazzmen réunis, à ceci près
Olivier Cathus
- Ernest Ranglin, "In search of the lost riddim" (Palm Pictures-Virgin)
- Marc Ribot, "Marc Ribot y los Cubanos Postizos" (Atlantic)
- Nguyen Lê, "Maghreb & friends" (ACT Music)