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Tom Zê fut, avec Caetano, Gil et toute la bande, un des initiateurs du mouvement tropicaliste. Pour être passé à côté de la reconnaissance internationale, il n'en poursuit pas moins, sexagénaire iconoclaste, son travail de sape bricolo avec "Com defeito de fabricação" (LuakaBop-warner).

Chez lui, on se gave d'influences pour mieux les digérer ("l'anthropophagie culturelle" étant le principe de base tropicaliste) et les déconstruire. D'où cette joyeuse ironie faisant l'éloge des "défauts de fabrication" et revendiquant l'"esthétique du plagiat" : à savoir une énergie propre au tiers-monde, dans son génie du détournement, à faire feu de tout bois, son de toute boîte (lata). On retrouvera alors des bribes nordestines, un poil de rock, un accordéon baladeur ou un rythme posé par le frottement d'une baudruche contre les dents du Zê, le tout sans jamais oublier la mélodie accrocheuse et originale.

 

RONDE COMME UN SOLEIL NOIR :

Avec son "Sol negro"(Rykodisc), Virginia Rodriguès revisite le répertoire brésilien (Caetano, Dorival Caymmi, Carlinhos Brown...). Sous la direction artistique du maître Caetano Veloso, l'accompagnement minimaliste est l'écrin délicat qui met en valeur sa voix de contre-alto au zénith. Bon, ceci dit, passé le charme sur les premiers morceaux, au final l'ennui gagne, sa voix pour belle qu'elle soit ne change jamais de registre. Et c'est pire en concert !

 

Olivier Cathus