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"Un espace dans l'espace" (warner) : pour cinquante francs dans le commerce, on découvre le catalogue Atrium, entre avant-garde et tradition : la musique de chambre ou le joïk (chant sami) s'y vouent à un même souci du dépouillement. Cette austérité confère une dimension atmosphérique (ou ambient) à une musique résolument acoustique qui évoque de la nature nordique les éléments ou les vastes étendues.
Plus énergique, ni Finnois ni finaud : la scandi-rave (party). Après "Les Idiots" de Lars von Trier, voici "les païens" de Hedningarna (Trema), des ex-"folkeux" suédois qui revendiquent pour leur polska électrifiée l'appelation (racoleuse) de "techno chamaniste". Leur relecture des folklores et danses nordiques sonne en fait plutôt "rock-lourd", les violons y croisent des guitares saturées et des instruments artisanaux réalisés d'après des modèles anciens, n'y manquent plus que les coups de gros sabots sur le plancher. Enfin, car au nord des blonds, il y a des bruns, les chants lapons (dont le joïk des Samis déja cité). Le chant de Mari Boine, sur "Bàlvvostatjna-Room of worship"(Antilles), profondément envoûtant et incantatoire n'est pas sans rappeler celui des Amérindiens. Bien servie par un accompagnement tout en tension retenue (basse et guitares électriques à fleur de peau), la voix haut-perchée reste souvent proche d'un murmure fervent qui n'en laisse que mieux percer l'intense bouillonnement intérieur.
Olivier Cathus
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