Tablas master

 

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Talvin Singh est un mutant, au même titre que Björk ou Carlinhos Brown. C'est-à-dire qu'il manie un nouvel idiome musical, ailleurs encore embryonnaire, fondé sur le multiculturalisme comme axiome de base.

Entre tradition et expérimentation, le mutant Talvin Singh invente sa musique et marque l'époque de sa griffe. Ici, pour avoir été longuement mûrie, la fusion s'opère de soi entre la musique classique indienne et l'électronique drum'n bass quand, chez d'autres, elle ne révèle que les artifices d'apprenti-sorciers goulus du tiroir-caisse.

Après avoir longtemps été l'homme de l'ombre de quelques disques les plus brillants de ces dernières années (Björk, Massive Attack, Bim Sherman), Talvin Singh vole enfin la vedette. "OK"(Island), son premier album, est résolument ambitieux et convoque chanteuses et poète indiens, violon, flûtes, ou encore le Madras Philarmonic Orchestra.

Joueur de tablas de formation classique, il manie aussi l'électronique et ous-tend sa musique d'un rythme drum'n bass, donc d'un beat saccadé, comme martelé par un "lapin-Duracell", et d'une basse, plus lente et profonde.

Ici, l'utilisation des B.P.M.s coule de source, mieux l'art de Singh nous montre qu'ils ne font que se fondre sur le jeu ancestral des doigts qui courent véloces sur la peau du tabla. "OK", déjà un coup de maître.

 

 

Olivier Cathus


  • Talvin Singh, "OK"(Island)