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Nous avons testé pour vous Bisso na Bisso : idéal pour faire la fête. Bisso Na Bisso, qui se réclame « le rassemblement de tout le peuple congolais », met tout le monde d'accord avec le hip hop à la sauce rumba de son premier album «Racines». |
L'incroyable capacité d'enracinement du hip hop tient à la façon dont on se l'approprie en le conjugant à la langue vernaculaire et au « folklore » local. En France, on aura donc découvert les couleurs méditérranéennes d'IAM sur « Ombre et Lumière », les racines napolitaines d'Akhénaton sur son album solo « Métèque et mat », le patois fada du Massilia Sound-System ou des « papets-gojats » de la Compagnie Lubat de Gasconha, ou encore, inévitable l'été dernier, le rap celtique de Manau adaptant le traditionnel « Tri Martolod».
Bien qu'on ne puisse pas accuser les Lubat d'avoir rappé pour le profit,nous savons à quel point le hip-hop et le rap ont pu faire l'objet de multiples tentatives de récupération médiatique, en conséquence, nous ne manquerons pas de préciser que, hormis IAM, aucun de ces groupes n'était réellement issu du mouvement hip hop.
Si le rap africain, sénégalais par exemple, est en plein essor, Bisso Na Bisso s'avère donc la première tentative française de « vrais » rappeurs issus du Mouv' d'oser la rencontre avec les musiques africaines et leurs racines congolaises. Bisso Na Bisso, constitué de Mystik, Ben-J (Neg'Marrons), Ärsenik, M'Passi (Melgroove), 2Bal et Passi, est né sous l'impulsion de ce dernier (ex-Ministère AMER) dont un bref interlude, sur son album, laissait déjà entrevoir le projet actuel.
Pour « Racines », le groupe a invité du beau monde : rien moins que Papa Wemba, Ismaël Lô, Koffi Olomidé, Tanya St-Val, Jacob Desvarieux ou encore Michel Alibo (à la basse). Alors quand les guitares tricotent leurs arpèges en cascades, véritable marque de fabrique des rumbas et soukous congolais, et que les rappeurs se mettent à l'aise dans la peau d'ambianceurs, il ne reste plus qu'à se laisser aller et envoyer le pas de danse...
O.C.