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Alors que
les compagnies américaines sortent au
kilomètre des albums de r'n'b, new-jack et soul confondues, aseptisés et
stéréotypés, et à la
tonne des interprètes blacks tout
aussi
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mièvres, Me'shell
Ndegéocello, qui était une des plus originales
représentantes d'une renaissance de la soul, songea,
après deux albums à la fois bombe-et-perle,
à abandonner une carrière trop «
commerciale » à son goût, pour se
consacrer au jazz, à la poésie et, d'une
manière générale, appréhender sa
carrière artistique sous un angle plus alternatif.
Cette
bassiste-chanteuse-auteur-compositeur-poly-instrumentiste ne
caressait pourtant pas dans le sens du poil en revendiquant,
par exemple, fièrement d'être femme noire
lesbienne ou encore s'attaquant à l'agressive
domination des canons de la beauté blanche. Trois ans
après « Peace beyond passion », Meshell
Ndegéocello revient. À l'image de son jeu de
basse de plus en plus sobre, ou de ses textes de plus en
plus concis, «Bitter» (Wea),
son 3ème album, plus calme et acoustique, poursuit sa
quête de dépouillement. Pour aller à
l'essentiel, les sentiments. L'émotion est
portée par sa voix, reconnaissable entre toutes,
grave et caressante entre le dire et le chanter. Avec ses
superbes arrangements pour un quatuor à cordes, ses
discrets pianos et guitares, « Bitter » est un
magnifique et précieux disque de soul jazzy.
Olivier Cathus
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