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MACY GRAY :

SOUL POUR TOUS

Olivier Cathus


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Un beau disque de soul entre modernité et classicisme, c’est suffisamment rare pour être signalé. En particulier s’il est capable de réconcilier les auditeurs de la F.M. et les amateurs du genre. Avec On how life is (Epic), sorti il a quelques mois, Macy Gray est, sans conteste, la révélation féminine 99 du genre et affiche déjà une vraie personnalité.

S’aventurant en territoire funk, grapillant un zeste de pop, arrangeant orgue Hammond et violons, basse profonde, cuivres et samples, guitares électriques et scratches, la soul de Macy Gray est à la fois contemporaine par sa production et classique par ses compositions. Comme celle d’Erykah Badu, la voix de Macy Gray a été comparée, on se demande bien pourquoi, à celle de Billie Holiday. À vrai dire, on serait plus tenté de la rapprocher par ses étirements nasillards de celle de Dylan. Bien sûr, une voix soul a peu en commun avec celle du Zimm’ et, d’ailleurs, à quoi bon vouloir comparer la voix de Macy Gray à une autre. Elle a pour elle une originalité qui l’excuse de ne pas réaliser des prouesses techniques et est par ailleurs bien soutenue par d’excellentes choristes. D'ailleurs Macy Gray ne s’imaginait même jamais chanteuse et trouvait sa voix atroce : "quand j’étais petite, j’avais une voix vraiment bizarre. À chaque fois que j’ouvrais la bouche, les autres enfants se moquaient de moi. Alors j’ai décidé de ne plus parler. Tous les gens coryaient que j’étais timide, mais en fait, j’étais très lucide quant à ma voix. Il ne me serait jamais venu à l’idée de chanter un jour". Comme quoi la soul a décidément plus à voir avec l’émotion qu’avec une quelconque technique...

Olivier Cathus