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Voodoo
(EMI), album au titre pour le moins ambitieux, marque le retour de DAngelo
cinq ans après. Révélé par Brown sugar
en 1995, DAngelo fut demblée bombardé tête
de file de la "nouvelle" soul, au même titre que Meshell
Ndégeocello ou Erykah Badu, par exemple. Sévère avec
ses pairs trop exclusivement dédiés au bizness, DAngelo
a préféré, à la fructification de son capital
commercial, une voie quil décrit comme spirituelle. Nous
nattendions pas autre chose de celui que Libé a proclamé
rien moins que le " Dalaï-Lama de la soul " (et qui ne
lempêche pas de vouloir absolument nous montrer ses abdos).
Il ny a pas dans la voie de DAngelo le moindre renoncement
au corps, au contraire sa musique évolue dans la plus sensuelle
des moiteurs. Construite sur des tempos alanguis posés de la frappe
sèche dAmir ?uestlove, batteur de The Roots, accompagnée
dune guitare minimaliste ou de Roy Hargrove aux cuivres, les voix
curieusement mises un poil en retrait mais multipliées,
la soul de DAngelo prend le temps denfoncer le clou du groove,
simmisce par la longueur des morceaux et reste brute sur cette colonne
du beat qui doit autant au hip-hop et au funk quà cette analogie
vaudou librement adaptée.
Avec ce Voodoo, DAngelo signe là le premier grand
chef duvre de lan 2000 et avec ses acolytes, ?uestlove
et autres Soulquarians, contribue à inventer le son et la soul
de son époque.
Ce vaudou-là est aussi une référence au " voodoo
child ", Jimi Hendrix, dont lesprit a inspiré lalbum,
dailleurs enregistré dans son Electric Lady Studio (mais
on trouvera aussi linfluence de Prince sur certains morceaux).
Un disque envoûtant, parce quil le vaudou bien.
Olivier
Cathus
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