le gredin

KHALED,
LA GRANDE VARIÉTÉ INTERNATIONALE

 

Olivier Cathus


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Les producteurs de Khaled ne sont jamais là pour rigoler, Khaled lui-même rigole déjà assez pour deux. Chaque album fait appel à l’artillerie lourde : grosse production, travail chiadé et irréprochable. Après l’expérience concluante d’un producteur funk avec Don Was de Was (Not Was) à l’époque de Didi, Khaled fait appel sur Kenza (Barclay) à Lati Kronlund des Brooklyn Funk Essentials pour les morceaux les plus funky, et pour le reste à Steve Hillage, ancien du rock progressif, également producteur inspiré de Rachid Taha, sans oublier JJ Goldman sur deux titres...
L’album est une réussite en ce sens que la musique de Khaled évolue habilement vers un cosmopolitisme sophistiqué. Y’avait pas d’orchestre à cordes dans le raï ? Khaled ramène des violons égyptiens. On veut mêler le Maghreb à l’Inde ? On appelle Amar, découverte de Talvin Singh, et ajoute des tablas. On veut une touche salsa ? Khaled aime et fait ça. Des tempos funky ? En veux-tu en voilà… Un tube ? Ben, rappelle Goldman… Nous resterons indulgent à propos de "C’est la nuit", tube qui, s’il n’est pas dans la coloration du reste de l’album, parvient au moins à se donner un air innocent plutôt que racoleur et permet à Khaled de toucher les audiences qu’il mérite au fin fond de la France... Par contre, quand derrière déboule sa version en gros sabots de "Imagine" avec Noa, aïe ! Si la reprise part d’un bon sentiment, pensez une Juive et un Arabe, elle est par contre dispensable, zappons...
Khaled, c’est comme Johnny, ça se discute pas… Alors on rigole doucement en entendant Pascal Nègre, simple directeur artistique, dire que Khaled, c’est lui qui l’a "fait", à l’époque de "Didi", ce au mépris d’une carrière préalable déjà longue comme le bras.
Khaled, c’est comme Johnny, c’est là et c’est fort.

 

Olivier Cathus