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Les
producteurs de Khaled ne sont jamais là pour rigoler, Khaled
lui-même rigole déjà assez pour deux. Chaque album
fait appel à lartillerie lourde : grosse production, travail
chiadé et irréprochable. Après lexpérience
concluante dun producteur funk avec Don Was de Was (Not Was) à
lépoque de Didi, Khaled fait appel sur Kenza
(Barclay) à Lati Kronlund des Brooklyn Funk Essentials pour les
morceaux les plus funky, et pour le reste à Steve Hillage, ancien
du rock progressif, également producteur inspiré de Rachid
Taha, sans oublier JJ Goldman sur deux titres...
Lalbum est une réussite en ce sens que la musique de Khaled
évolue habilement vers un cosmopolitisme sophistiqué. Yavait
pas dorchestre à cordes dans le raï ? Khaled ramène
des violons égyptiens. On veut mêler le Maghreb à
lInde ? On appelle Amar, découverte de Talvin Singh, et ajoute
des tablas. On veut une touche salsa ? Khaled aime et fait ça.
Des tempos funky ? En veux-tu en voilà
Un tube ? Ben, rappelle
Goldman
Nous resterons indulgent à propos de "Cest
la nuit", tube qui, sil nest pas dans la coloration du
reste de lalbum, parvient au moins à se donner un air innocent
plutôt que racoleur et permet à Khaled de toucher les audiences
quil mérite au fin fond de la France... Par contre, quand
derrière déboule sa version en gros sabots de "Imagine"
avec Noa, aïe ! Si la reprise part dun bon sentiment, pensez
une Juive et un Arabe, elle est par contre dispensable, zappons...
Khaled, cest comme Johnny, ça se discute pas
Alors
on rigole doucement en entendant Pascal Nègre, simple directeur
artistique, dire que Khaled, cest lui qui la "fait",
à lépoque de "Didi", ce au mépris
dune carrière préalable déjà longue
comme le bras.
Khaled, cest comme Johnny, cest là et cest fort.
Olivier
Cathus
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