le gredin

NOMADES ANGEVINS

("Titi" ROBIN et LO'JO)

Olivier Cathus


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Coïncidence, tant Thierry "Titi" Robin que Lo’Jo (Triban) sont originaires de la région angevine. Peut-être sont-ils "heureux qui comme Ulysse" tant leurs musiques ont fait de "beaux voyages" et sont mûrement influencées de musiques du monde.
"Titi" Robin, virtuose du oud, de la guitare et du bouzouki, se décrit comme suit : "musicien, je suis un autodidacte analphabète, je ne connais aucune autre école artistique que celle de la rue et du plaisir, car personne ne m’a appris à parler ce langage, sinon les hommes et les femmes croisés sur ma route et qui sont loin d’être tous musiciens". Comme Jon Cleary pour les musiques de la Nouvelle-Orléans, Thierry "Titi" Robin est tombé sous le charme des musiques gitanes et maghrébines. Il poursuit avec Un ciel de cuivre (naïve) sa route en bonne compagnie et y montre la diversité de ses influences, passant par exemple d’une berceuse gitane du Rajasthan à une rumba catalane.


Lo’jo, avec Bohème de cristal (ULM / Universal), met ses chansons sous influences mandingues, créoles ou tziganes. La "patte" de Lo’Jo est en ce sens assez unique. Les chansons parviennent à une mystérieuse alchimie, portées par un accompagnement acoustique où la cora se mêle au violon et à l’accordéon. Sur un titre, le Gangbé Brass Band de Cotonou vient en fanfare, ailleurs on emprunte un refrain en bambara, un autre en fon alors que la musique de Lo’Jo est littéralement habitée par la voix rude et les textes poétiques de Denis Péan qui lui confèrent une force et une émotion rares. "Parce que la corde est sensible à l’endroit de l’âme, parce que les mots sont fragiles à l’embrasure des lèvres".

 

Olivier Cathus