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Coïncidence,
tant Thierry "Titi" Robin que LoJo (Triban)
sont originaires de la région angevine. Peut-être sont-ils
"heureux qui comme Ulysse" tant leurs musiques ont fait de "beaux
voyages" et sont mûrement influencées de musiques du
monde.
"Titi" Robin, virtuose du oud, de la guitare et du bouzouki,
se décrit comme suit : "musicien, je suis un autodidacte analphabète,
je ne connais aucune autre école artistique que celle de la rue
et du plaisir, car personne ne ma appris à parler ce langage,
sinon les hommes et les femmes croisés sur ma route et qui sont
loin dêtre tous musiciens". Comme Jon Cleary pour les
musiques de la Nouvelle-Orléans, Thierry "Titi" Robin
est tombé sous le charme des musiques gitanes et maghrébines.
Il poursuit avec Un ciel de cuivre (naïve) sa route
en bonne compagnie et y montre la diversité de ses influences,
passant par exemple dune berceuse gitane du Rajasthan à une
rumba catalane.
Lojo,
avec Bohème de cristal (ULM / Universal), met ses chansons
sous influences mandingues, créoles ou tziganes. La "patte"
de LoJo est en ce sens assez unique. Les chansons parviennent à
une mystérieuse alchimie, portées par un accompagnement
acoustique où la cora se mêle au violon et à laccordéon.
Sur un titre, le Gangbé Brass Band de Cotonou vient en fanfare,
ailleurs on emprunte un refrain en bambara, un autre en fon alors que
la musique de LoJo est littéralement habitée par la
voix rude et les textes poétiques de Denis Péan qui lui
confèrent une force et une émotion rares. "Parce
que la corde est sensible à lendroit de lâme,
parce que les mots sont fragiles à lembrasure des lèvres".
Olivier
Cathus
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