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Metallica : S’and M
Metallic(K.O)

 

Bertrand Ricard


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Metallica s’offre une deuxième récréation juste après Garage inc l’album de reprises en hommage au bon vieux temps, où Metallica était un garage band parmi tant d’autres. Metallica a la chance de pouvoir faire commercialement ce qu’il veut, car rares sont les groupes capables de sortir coup sur coup deux albums doubles aussi atypiques du style habituel du groupe, mais il est vrai que chaque album vaut aux USA entre 3 et 8 millions de vente sur le marché.
L’album live que nous offre le quatuor métallique tient plus de l’exercice de style que de la réussite. Vieux fantasme des groupes de hard, jouer avec un orchestre symphonique au grand complet, plus de 100 musiciens, d’autres s’y sont cassés les dents, notamment un catastrophique album de Deep Purple et des albums grotesques d’ELP dans les seventies. L’on ne peut pas dire que ce disque va relever le niveau des précédents essais de fusion entre le symphonique et le rock. On a l’impression d’un vaste collage et que les deux ensembles ne jouent pas de manière synchrone. L’orchestre d’un côté et le groupe de l’autre. A de rares exceptions près, l’expérience ne fonctionne pas. Echappent au désastre, de vieux titres comme "The call of Ktulu", il faut dire que le sujet se prête à la grandiloquence et "Masters of puppets" ou "Battery". Les ballades sortent également du lot, c’est le cas du single "Nothing else matters", sur les autres morceaux, le groupe veut être plus symphonique que l’orchestre et celui ci sonner plus "hard " que le quatuor américain.
Un disque, somme toutes curieux, mais raté par manque de travail, seules deux répétitions ont été planifiées pour préparer l’événement, ces deux concerts californiens de Berkeley, les 21 et 22 Avril 1999. L’orchestre symphonique de San Francisco dirigé par Michael Kamen semble parfois bien loin, voire lointain comme peu concerné et quelque peu rebuté par l’événement. C’est dommage car la rencontre aurait pu être intéressante avec un peu plus de préparation, car le style Metallica est propice à l’innovation et la compétence des musiciens leur permet toutes les folies. Les deux nouveautés sont intéressantes mais elles ne poussent pas assez à bout la logique symphonique. La symbiose n’opère pas car elle s’appuie soit sur le contraste soit sur la similitude des deux ensembles, les deux possibilités n’arrivant jamais en même temps. C’est surtout regrettable pour le groupe car de ce fait, la carrière de Metallica fait du surplace et les oblige à sortir un grand disque la prochaine fois pour éradiquer la fuite des effectifs que ces deux "bavures " ont suscitées. Le groupe est maintenant attendu au tournant et paraît-il serait décidé de continuer à innover tant il se dit que le prochain album serait une confrontation aux machines, Kirk Hammett ne cachant pas son amour pour les Chemical Brothers et Korn. A suivre, mais il est certain que le groupe, contrairement au but annoncé, a perdu un peu de son crédit dans cette affaire.


Berri
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