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Il
est des carrières étranges dans le domaine de la musique.
Prenons le cas dElliott Smith, déjà faire de la pop
aux USA peut paraître étrange mais qui aurait pu dire que
sa carrière prendrait cette tournure là. Nous lavions
laissé avec un début de succès destime et une
reconnaissance un peu tardive due en partie au succès de ses morceaux
pour la bande son du film Will Hunted et un album XO plaisant
mais au goût dinachevé. Il traînait bien, sur
cet album précédent une ou deux bonnes chansons dont une
très belle, mais rien de plus et cette fois, avec ce nouvel album
Figure 8 sa carrière paraît sur le point de décoller
pour de bon. Cet album, long en bouche, a tous les atouts pour rejoindre
lOlympe des grands disques pop du siècle.
Figure 8 possède plusieurs grandes chansons notamment "Somebody
that I used to know", "Happiness" et "Easy way out"
et un chef duvre "L.A", si quelquun qui se
dit aimer la pop musique naime pas ce morceau quil retourne
écouter Lara Fabian. En dépit dune certaine unité
de ton, Elliott smith opte pour une pop de facture classique aux instruments
acoustiques - plus chansons quarrangements luxuriants - cet album
ne souffre pas contrairement à ses précédents essais,
dune monotonie épuisante au bout de plusieurs écoutes.
Au contraire, tout comme la face 3 de lalbum blanc des Beatles auquel
il ressemble beaucoup en terme de volume sonore, chaque écoute
offre de nouvelles merveilles. Elliott Smith se révèle aussi
un auteur au-dessus de la moyenne et chante lamour décliné
sur tous les tons : séparation, rupture, conquête, tristesse
et espoir.
Décidément lannée musicale 2000 nous gâte
et ceci dans tous les styles : après un dAngelo magnifique
dans le domaine du funk, et en attendant le Radiohead qui promet déjà
dêtre un grand moment, cet Elliott Smith nous apporte tout
ce que lon pensait plus pouvoir espérer dune pop musique
qui plus que jamais sécarte de lAngleterre pour trouver
aux States ses grands continuateurs.
Bertrand RICARD
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